Avec « Sekunden später… zog sich die Gestalt in die Schatten zurück », Nicole Seiler continue son exploration du langage dansé et de la mémoire du mouvement. Dans une scénographie autant minimaliste qu’imposante, deux performeurs et leurs ombres (recréées par un processus de vidéo 3D) emmènent le spectateur dans une spirale spatio-temporelle et poétique où le réel, le temps, la mémoire et le souvenir ne forment qu’une seule et même entité. Faisant suite au jeu d’ombres de « Wilis » (2014), « Sekunden später... » illustre ce constat : lorsque nous regardons un spectacle, nous ne voyons pas tous les mêmes choses ni n’en conservons les mêmes souvenirs. Le mouvement dans l’instant – celui en train de se faire – côtoie ainsi le souvenir qui se crée de ce même mouvement. En s’appuyant sur le potentiel de suggestion qu’est l’audiodescription, Nicole Seiler livre un spectacle sensible qui fait appel au pouvoir de l’évocation, et donne vie à l’imaginaire des spectateurs.