Après plusieurs pièces où l’accent était mis sur la scénographie, Philippe Saire revient ici au plateau nu, aux corps comme principaux vecteurs. Jouant sur l’aller-retour entre le physique et le merveilleux, « Actéon » reprend le mythe grec éponyme : l’histoire de ce chasseur changé en cerf par la déesse Diane et déchiqueté par ses chiens. Centrée avant tout sur le mouvement et sur l’interprétation des danseurs, la pièce prend place dans l’univers fascinant, étrange et controversé de la chasse. Le mythe d’Actéon, tel qu’il est ici adapté, questionne de façon allégorique notre rapport au sauvage et à une certaine « utopie de la nature ». Au son des corps dans l’action, des bruits et des bruissements de la forêt et de la chasse, Philippe Saire réinterroge les notions de transgression et de métamorphose, et pousse dans ses retranchements ce « pacte » de la scène qui fait qu’on est d’accord d’y croire.

Philippe Saire, en position d’artiste au sein du jury, a la possibilité de présenter une de ses pièces aux Swiss Dance Days.